
École
de
Cosmologie
- IX

Contexte
Scientifique
Aujourd’hui, les observations astronomiques
nous montrent qu’un modèle d’univers de Friedmann avec une
constante cosmologique non nulle est le plus à même de
rendre compte des données. La dynamique de l’expansion à
grande échelle qui lui est associée témoigne d’une
phase d’accélération pérenne ayant pris naissance
dans notre passé, il y a environ quatre à cinq milliards
d'années. Bien qu’inhérente à la théorie
relativiste de la gravitation, c’est l'une des découvertes les
plus importantes de cette décennie; elle met en évidence
une constante fondamentale supplémentaire pour comprendre les
lois physiques.
Son interprétation fait encore débat, comme le
témoigne le dénommé « problème de la
constante cosmologique ». Il résulte de l’association de
cette constante à une densité d’ « énergie
du vide quantique ». Dans ce contexte, ce dernier est source de
créations perpétuelles de paires particule-antiparticule
qui se désintègrent aussitôt. On attribuerait
à ce phénomène l’origine d’une pression dans le
fluide cosmologique qui ferait gonfler l’espace. Eventuellement
liées à une motivation similaire, des approches de
diverses natures ont sollicité l’étude des alternatives
à l’utilisation d’une constante cosmologique. C’est l’objectif
principal de cette école, qui se voudra fédérateur
dans la communauté.
Associées ou pas à une source gravitationnelle
additionnelle, on adopte le néologisme « énergie
noire » pour identifier une contribution autre que celle de la
radiation cosmologique et de la matière à la dynamique de
l’expansion cosmologique. Une multitude de questions émergent de
cette problématique, telle que sa nature, sa dépendance
temporelle et le lien avec la matière noire. Dans cette
quête, on trouve par exemple des études qui prennent en
compte des champs quantiques, par leur apport comme source
gravitationnelle ou encore par l’influence de dimensions
supplémentaires d’une théorie plus
générale. A l’autre extrême, on envisage aussi que
la constante cosmologique pallie les effets résultants des
inhomogénéités observées dans la
répartition des sources gravitationnelles dans un modèle
d’univers homogène et isotrope. Des observations de
natures diverses telles que les supernovæ (diagramme de Hubble),
les lentilles gravitationnelles, la forêt Lyman alpha
(oscillations acoustiques baryoniques), les amas de galaxies, l’analyse
du milieu intergalactique et les fluctuations de température du
fond diffus cosmologique, apportent un support matériel à
cette étude.
Le problème d’estimer la contribution de l’énergie noire
dans la phase primordiale de l’expansion cosmologique se pose aussi
naturellement. Corrélativement, la synergie avec les recherches
du boson de Higgs au LHC pourrait permettre de montrer l’existence
d'autres champs scalaires, qui auraient une contribution importante en
cosmologie durant l’ère primordiale. Il est clair
qu’étant donnée leur nature fondamentale,
l’intérêt pour ces recherches s’étend bien au
delà de l'astrophysique, et il n’est pas à exclure que
l’on doive avoir recours à une théorie quantique de la
gravitation.
Cette école se donne comme objectif d'offrir à la
communauté un panorama complet et critique des modèles
d’énergie noire ainsi que les derniers développements
observationnels liés à cette problématique.
Comité
Scientifique
- P.
Antilogus (LPNHE), F.
Bernardeau
(CEA/DSM/SPhT), Stéphane Charlot (IAP)
- C.
Boehm (LAPTH), G. Esposito-Farese (IAP), R. Triay (CPT)
LES GRANDS
AXES DU PROGRAMME
Nous proposons une série de cours
d’abord en relativité générale
(géométrie versus théorie du champ) ensuite sur
les divers modèles d’énergie noire (quintessence,
théories scalaires tenseurs, modèles branaires,
théorie de gravitation modifiés, Chaplyngin gaz,…) ainsi
que l’effet « back reaction » (cosmologie
inhomogène). On abordera aussi les solutions proposées
par la gravité quantique et toutes autres approches de la
physique quantique. On abordera la problématique liée
à l’observations (la nature des sources les plus pertinentes
à mesurer les effets de l’existence d’une energie noire), ainsi
que les traitements statistiques appropriés. Ce programme vise
à couvrir autant les aspects observationnels que
théoriques de cette problématique.
