Mardi 13 juin,
Salle des Séminaires M.D.J.S., 15 place de la Joliette
Journée de Dynamique Non Linéaire
10h00 Arnaud Chiffaudel (Groupe Instabilités et
Turbulence, Service de Physique de l'Etat Condensé, CEA)
Bifurcation turbulente et multistabilité d'un écoulement
à très grand nombre de Reynolds
11h20 Wietze Herrman (IRPHE, Marseille)
Instabilité elliptique sous champ magnétique
Résumé du séminaire d'Arnaud Chiffaudel:
L'écoulement de von Karman est un écoulement cisaillé symétrique
dans un cylindre fermé produit par deux turbines tournant en sens opposé.
On produit aisément au laboratoire de tels écoulements fortement turbulents,
de nombre de Reynolds 10^5 - 10^6. Nous étudions la structure de l'écoulement
en moyenne dans le temps. Dans certaines conditions l'écoulement moyen
symétrique peut perdre sa stabilité au profit d'écoulements dominés par la
rotation de l'une ou de l'autre turbine. Ces trois modes d'écoulement
turbulents possibles (un symétrique et deux non symétriques) peuvent
coexister pour certains paramètres de contrôle. On peut alors assister,
via des dynamiques temporelles complexes, à des échanges de stabilité
entre ces modes d'écoulement moyens.
Ce type de dynamique n'est pas rare en mécanique des fluides, mais semble
avoir été peu étudié sauf dans quelques cas particuliers. Certains aspects
en sont interprétables dans le cadre de la physique non-linéaire des
systèmes dynamiques, en considérant les seuls écoulements moyennés dans
le temps. D'autres aspects posent clairement la question du rôle du bruit
constitué par la turbulence. Plus généralement, ces travaux sont reliés à
l'étude de transitions en présence de bruit ou de turbulence (effet dynamo,
par exemple).
Plus généralement, nous sommes interpellés par la notion de stabilité ou
de multi-stabilité "en moyenne dans le temps" des "états" d'un système
fluctuant très fortement et les transitions entre ces "états".
De telles transitions se rencontrent dans les tornades, la circulation
atmosphérique circumpolaire ou les courants marins à de très diverses
échelles de temps. On peut aussi évoquer les transitions climatiques
plus ou moins périodiques et très brèves entres les périodes glaciaires
et interglaciaires où un ensemble de paramètres physico-chimiques
naturellement fluctuants change assez vite de valeurs moyennes pour
se restabiliser autour de nouvelles valeurs pendant quelques dizaines
de milliers d'années.
Références:
F. Ravelet, L. Marié, A. Chiffaudel and F. Daviaud,
Phys. Rev. Lett. 93, 164501 (2004).
F. Ravelet, Thèse de Doctorat de l'Ecole Polytechnique (2005).
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