La notion usuelle de dérivée d’une fonction numérique f nous permet de préciser la notion de variation locale de cette fonction lorsque son argument croît ou décroît. Lorsque l’argument se déplace sur une variété de dimension supérieure à 1, la variation ne sera définie que si on précise dans quelle direction se déplace le point (l’argument). En d’autres termes, la généralisation de la notion de dérivée invoque obligatoirement la notion de vecteur tangent. La dérivée d’une fonction f : M → I R par rapport à un champ de vecteurs X se note LXf et est tout simplement définie par l’égalité
Cette notion de dérivée se généralise au cas où f n’est plus une fonction sur M à valeurs réelles mais un champ t de tenseurs quelconques (ou même, comme on le verra plus tard, une section d’un fibré quelconque au-dessus de M). On a envie de donner un sens à la limite de t(x+ϵX)-t(x) ϵ lorsque ϵ tend vers 0. La quantité correspondante se note toujours LXt et s’appelle dérivée de Lie du tenseur t par rapport au champ de vecteurs X. C’est un tenseur de même type que t. On veut que LX soit une dérivation de l’algèbre tensorielle, c’est-à-dire qu’on impose
Le cas particulier où ω est une 1-forme se retrouve aussi aisément. Notons que, dans ce dernier cas, si eμ et eμ désignent deux repères duaux l’un de l’autre (un repère mobile et le co-repère mobile dual), on a
Dans le cas des formes, la définition de la dérivée de Lie implique immédiatement que LX commute avec d (car d2 = 0), ainsi qu’avec i X (puisque iviv = 0), et que, par ailleurs
Enfin, si f est une application différentiable et ω une forme différentielle, on voit que
Nous terminons ce paragraphe en montrant que la dérivée de Lie du tenseur de Kronecker δ = eμ ⊗ eμ est nulle dans toutes les directions. En effet